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BRUIT NOIR

(Bordeaux, Pop noire) 

Le nouveau Bruit Noir est encore pire donc encore mieux que les deux premiers. Sur les instrus abrasifs de Pirès, le fakir Bouaziz s’agite, s’écorche, balance des punchlines à rendre jaloux les meilleurs artilleurs du rap, tire avec une hilarante mauvaise foi sur tout ce qui bouge ou ne bouge plus (y compris lui-même), dérange, choque, attendrit, agace. Et encore, on ne parle là que de ce qui arrive sur le disque, car en live nul ne peut prédire, pas même Bouaziz, ce qui lui passera par la tête une fois sur scène, n’étant jamais avare de longue tirades pince-sans rire, qui font de chaque concert un moment toujours unique, souvent unique.

Si on pense aux 90’s lorsqu’on écoute Bryan’s Magic Tears, ce n’est pas à cause du son mais d’un état d’esprit propre à l’époque et à un moment précis de l’adolescence, celui où s’effaçaient doucement les dernières illusions, ce spleen insouciant et blasé, dépeint dans certains morceaux de Sebadoh, Beat Happening ou Nirvana, ou dans cette fameuse phrase extraite du « Romeo Had Juliet » de Lou Reed : « It’s hard to give a shit these days » – « Difficile d’en avoir quoique ce soit à foutre, aujourd’hui ».

Cet état d’esprit on le retrouve pur, intact, limpide, chez Bryan’s Magic Tears ! 

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